Grève en prison : un autre drame nous pend, malheureusement, au nez
Surpopulation, conditions de travail et de détention indignes : la situation est tendue, dans nos maisons d’arrêt. En grève depuis lundi, et confrontées à la surdité de leur ministre de tutelle. L’Edito.
- Publié le 05-04-2024 à 18h07
Il y a moins d’un mois, un détenu de la prison d’Anvers s’est fait torturer par ses codétenus. Son calvaire a duré trois jours. Il a été molesté et filmé, notamment, la nuit du dimanche 10 mars. Une nuit où 7 gardiens veillaient sur 718 détenus, dont 68 dormaient au sol. Pourquoi les agents étaient-ils si peu nombreux ? Pour l’exacte même raison qui explique la “grève illimitée” menée dans nos prisons depuis lundi : la prison d’Anvers était en grève contre la surpopulation qui explose et les conditions de détention et de travail indignes.
Homme-clé de cette crise aiguë et sourde : Paul Van Tigchelt, Ministre VLD de la Justice. Qui ne dévie pas d’un iota de son projet d’exécution des petites peines, qui amplifie le problème. Jeudi, une réunion de concertation n’a strictement rien donné – le successeur de Van Quickenborne, pris par une autre réunion, n’était pas présent. Les agents ne sont pas entendus. On leur demande un service minimal renforcé, alors que le service minimal est devenu leur quotidien.
Se draper du costume de Monsieur Fermeté Sécurité, à deux mois du vote, on l’entend, doit être électoralement porteur. Ce qui explique, pareillement, que les autres partis ne bougent pas d’un pouce, qu’ils utilisent, tout au plus, pour tweeter leur indignation.
En attendant, un nouveau drame dans nos prisons nous pend au nez. Peut-être avant le 9 juin.